Pour les amis de Sarkozy, la reconquête a commencé
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Pour les amis de Sarkozy, la reconquête a commencé
par Le_simple Sam 12 Avr - 16:38
Depuis l'échec des municipales, le chef de l'État a changé de style. Le 21 avril, il s'exprimera à la télévision.
«Nicolas fait du Mitterrand.» Depuis la défaite aux municipales, ministres et conseillers répètent à l'envi cette phrase qui marque la nouvelle stratégie du chef de l'État. En clair, l'hyperprésident, omniprésent dans les médias, a vécu. Vive le chef de l'État qui prend son temps et de la hauteur. Pour ses amis, Brice Hortefeux en tête, la remontée de leur champion dans les sondages serait en marche. Du moins veulent-ils le croire.
L'examen des courbes de popularité montre pour l'instant une stabilisation de la cote de confiance du président de la République, voire une petite progression chez certains instituts (voir notre infographie). Difficile donc de parler d'une véritable inversion de tendance. «Nicolas Sarkozy a compris qu'il devait changer de style. Ce qu'il a bien fait. Mais c'est un pansement provisoire qui lui a juste permis d'enrayer sa chute», analyse Jean-Marc Lech, président de l'institut Ipsos.
Il n'empêche, pour les amis du président, la reconquête est lancée. «Le voyage à Londres a donné l'expression publique et officielle de sa nouvelle configuration familiale», se félicite Brice Hortefeux, l'un de ses fidèles, de retour en grâce depuis le divorce avec Cécilia. «Nicolas est heureux. Il est totalement serein. Carla le fait rire. C'est une femme de son temps que les Français sont en train de découvrir.»
Si Nicolas Sarkozy a repris le contrôle de son image en gommant ce qui avait agacé une partie de son électorat, il compte aussi sur la présidence française de l'Union européenne, à partir du 1er juillet, pour accélérer cette «représidentialisation». Sans attendre cette date, il a déjà modifié par petites touches son agenda et mieux rythmé ses différentes interventions publiques. Il intervient moins à tout bout de champ et sur tous les sujets. Laissant son premier ministre monter en ligne sur les dossiers de l'actualité chaude et annoncer les mauvaises nouvelles. «Voir Fillon baisser dans les sondages ne va pas lui faire beaucoup de peine», commente un sarkozyste.
La grande affaire de l'Élysée, c'est donc la présidence européenne. Une étape clé du quinquennat, laisse-t-on entendre au Palais. Une étape préparée avec soin. «Quand on le verra primus inter pares, la présidentialisation sera évidente», estime un ministre. Comme en 1989, sous Mitterrand, Sarkozy tient à donner du lustre à sa présidence avec quelques moments marquants. L'Élysée veut réquisitionner le Grand Palais, récemment restauré, pour accueillir les chefs d'État et de gouvernement.
D'ici là, le président va descendre dans l'arène pour mettre un terme à la cacophonie et aux rivalités qui s'installent au sein de son gouvernement et de sa majorité. S'il a confirmé François Fillon à son poste, il a aussi promu l'ambitieux ministre du Travail Xavier Bertrand à la direction de l'UMP et conforté son ami Brice Hortefeux en participant à un petit-déjeuner à son ministère. «Il organise l'émulation pour que le meilleur gagne. Chacun a ses chances, mais il faut faire ses preuves », note un premier ministrable.
« Dissiper le sentiment d'insincérité »
Plus embêtant, de nombreux parlementaires se plaignent que sa politique ne soit plus « assez lisible ». Décidé à ne pas laisser les médias tirer le bilan de sa première année à l'Élysée, il le fera lui-même à la télévision le 21 avril sur TF1 et France 2. Pour l'occasion, l'Élysée a demandé aux deux chaînes d'innover. «L'idéal serait de renouer avec une émission style “L'Heure de vérité”, avec quatre ou cinq journalistes sur le plateau», confie un communicant.
La « représidentialisation» suffira-t-elle à faire remonter Nicolas Sarkozy dans les sondages ? «La correction sur le style était nécessaire, note Brice Teinturier directeur de TNS Sofres. Mais cela ne suffira pas. La reconquête sera très longue. Avant, il doit dissiper le sentiment d'insincérité qu'il a créé.» Et le sondeur pointe deux « dissonances majeures» qui ont jeté le trouble : la question du pouvoir d'achat et la relation personnelle entre les Français et le chef de l'État, qui ne serait plus «perçu comme proche d'eux, comme quelqu'un de sincère». Sarkozy, qui réclame du temps, ne disait pas autre chose au Figaro le 6 mars : «Je veux être jugé à la fin du quinquennat pas au bout de dix mois.»
http://www.lefigaro.fr/politique/2008/04/12/01002-20080412ARTFIG00169-pour-les-amis-de-sarkozy-lareconquete-a-commence.php
«Nicolas fait du Mitterrand.» Depuis la défaite aux municipales, ministres et conseillers répètent à l'envi cette phrase qui marque la nouvelle stratégie du chef de l'État. En clair, l'hyperprésident, omniprésent dans les médias, a vécu. Vive le chef de l'État qui prend son temps et de la hauteur. Pour ses amis, Brice Hortefeux en tête, la remontée de leur champion dans les sondages serait en marche. Du moins veulent-ils le croire.
L'examen des courbes de popularité montre pour l'instant une stabilisation de la cote de confiance du président de la République, voire une petite progression chez certains instituts (voir notre infographie). Difficile donc de parler d'une véritable inversion de tendance. «Nicolas Sarkozy a compris qu'il devait changer de style. Ce qu'il a bien fait. Mais c'est un pansement provisoire qui lui a juste permis d'enrayer sa chute», analyse Jean-Marc Lech, président de l'institut Ipsos.
Il n'empêche, pour les amis du président, la reconquête est lancée. «Le voyage à Londres a donné l'expression publique et officielle de sa nouvelle configuration familiale», se félicite Brice Hortefeux, l'un de ses fidèles, de retour en grâce depuis le divorce avec Cécilia. «Nicolas est heureux. Il est totalement serein. Carla le fait rire. C'est une femme de son temps que les Français sont en train de découvrir.»
Si Nicolas Sarkozy a repris le contrôle de son image en gommant ce qui avait agacé une partie de son électorat, il compte aussi sur la présidence française de l'Union européenne, à partir du 1er juillet, pour accélérer cette «représidentialisation». Sans attendre cette date, il a déjà modifié par petites touches son agenda et mieux rythmé ses différentes interventions publiques. Il intervient moins à tout bout de champ et sur tous les sujets. Laissant son premier ministre monter en ligne sur les dossiers de l'actualité chaude et annoncer les mauvaises nouvelles. «Voir Fillon baisser dans les sondages ne va pas lui faire beaucoup de peine», commente un sarkozyste.
La grande affaire de l'Élysée, c'est donc la présidence européenne. Une étape clé du quinquennat, laisse-t-on entendre au Palais. Une étape préparée avec soin. «Quand on le verra primus inter pares, la présidentialisation sera évidente», estime un ministre. Comme en 1989, sous Mitterrand, Sarkozy tient à donner du lustre à sa présidence avec quelques moments marquants. L'Élysée veut réquisitionner le Grand Palais, récemment restauré, pour accueillir les chefs d'État et de gouvernement.
D'ici là, le président va descendre dans l'arène pour mettre un terme à la cacophonie et aux rivalités qui s'installent au sein de son gouvernement et de sa majorité. S'il a confirmé François Fillon à son poste, il a aussi promu l'ambitieux ministre du Travail Xavier Bertrand à la direction de l'UMP et conforté son ami Brice Hortefeux en participant à un petit-déjeuner à son ministère. «Il organise l'émulation pour que le meilleur gagne. Chacun a ses chances, mais il faut faire ses preuves », note un premier ministrable.
« Dissiper le sentiment d'insincérité »
Plus embêtant, de nombreux parlementaires se plaignent que sa politique ne soit plus « assez lisible ». Décidé à ne pas laisser les médias tirer le bilan de sa première année à l'Élysée, il le fera lui-même à la télévision le 21 avril sur TF1 et France 2. Pour l'occasion, l'Élysée a demandé aux deux chaînes d'innover. «L'idéal serait de renouer avec une émission style “L'Heure de vérité”, avec quatre ou cinq journalistes sur le plateau», confie un communicant.
La « représidentialisation» suffira-t-elle à faire remonter Nicolas Sarkozy dans les sondages ? «La correction sur le style était nécessaire, note Brice Teinturier directeur de TNS Sofres. Mais cela ne suffira pas. La reconquête sera très longue. Avant, il doit dissiper le sentiment d'insincérité qu'il a créé.» Et le sondeur pointe deux « dissonances majeures» qui ont jeté le trouble : la question du pouvoir d'achat et la relation personnelle entre les Français et le chef de l'État, qui ne serait plus «perçu comme proche d'eux, comme quelqu'un de sincère». Sarkozy, qui réclame du temps, ne disait pas autre chose au Figaro le 6 mars : «Je veux être jugé à la fin du quinquennat pas au bout de dix mois.»
http://www.lefigaro.fr/politique/2008/04/12/01002-20080412ARTFIG00169-pour-les-amis-de-sarkozy-lareconquete-a-commence.php
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